Les demeures du jour s'écroulent; leurs décombres
Fument sur la montagne. Ah ! quel affreux tison
Transforme en blocs cendreux de nuages et d'ombres
Les temples d'or léger où riait la saison.
Bientôt sur les ormeaux, les rochers, les mers sombres.
Sur la prairie en fête et la blanche maison,
Pluie! on entend sonner ta Lyre aux riches nombres
Dont les cordes sans fin traînent sur l’horizon.
Mais soudain sur ton char aux rayonnantes roues
Tu t'élances, soleil, tu bondis, tu secoues
De tes flambeaux mortels la frayeur et l’amour.
Tes coursiers de la pluie ont gonflé leurs poitrines ;
Toi, le laurier au front, de tes mains purpurines,
Riant, tu rebâtis les demeures du jour.
Emmanuel Signoret
1872 - 1900
Averse de mai
MAI
Depuis un mois, chère exilée,
Loin de mes yeux tu t'en allas,
Et j'ai vu fleurir des lilas
Avec ma peine inconsolée.
Seul, je fuis ce ciel clair et beau
Dont l'ardent effluve me trouble,
Car l'horreur de l'exil se double
De la splendeur du renouveau.
En vain j'entends contre les vitres,
Dans la chambre où je m'enfermai,
Les premiers insectes de Mai
Heurter leurs maladroits élytres ;
En vain le soleil a souri,
Au PRINTEMPS je ferme ma porte,
Et veux seulement qu'on m'apporte
Un rameau de lilas fleuri;
Car l'amour dont mon âme est pleine
Retrouve, parmi ses douleurs
Ton regard dans ces chères fleurs
Et dans leur parfum ton haleine.
Mai
Reynaldo Hahn
Teresa Berganza
‘Quiero irme sin hacer ruido… No quiero anuncios públicos, ni velatorios, ni nada.
Vine al mundo y no se enteró nadie, así que deseo lo mismo cuando me vaya”
Addio de Teresa Berganza
1933 - 2022
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