Sur l’air de
« Le génie des bords du fleuve »
J’entends dire qu’à Fondation-Pérenne la nuit se coiffé de lanternes,
Voitures ouvragées et chevaux précieux commes nuées.
Des Ìles aux Immortelles les flots clairs et légères épousent les arêtes des toits,
L’Empereur de Jade ouvre les cieux d’azur,
Le monde argenté se libère du crépuscule.
Qui rencontrera au Sud du Fleuve le voyageur amaigri et triste
En extrême chagrin qui erre atone dans la poussière parfumée ?
Derrière un petit écran, il s’abrite de ce froid qui condense les parfums.
L’alcool et le PRINTEMPS l’amènent en rêve
Par la fenêtre sous la lune ébréchée chercher à la rejoindre.
Máo Páng
1067 – 1120
Sur l’air de
« Laver le sable du torrent »
L’oie sauvage craintive devant les strates de nuages se retient de crier
Décorée, la nef en tristesse dépasse la digue de pierre vers l’ouest,
Pointe l'étrave que vents et vagues férocement repoussent et malmènent.
Les rives PRINTANIÈRES peu à peu bourgeonnent pour accueillir
l’embarcation de vert,
Un petit prunier fait signe et étend contre les portes ses rameaux;
Toute une année au feu des lampes, il faut qu’on rentre.
浣溪沙
丙辰歲不盡五日
吳松作
雁怯重雲不肯啼
畫船愁過石塘西
打頭風浪惡禁持
春浦漸生迎棹綠
小梅應長亞門枝
一年燈火要人歸
姜
Jiāng Kuí
1152 – 1220
Sur l’air de
« La saison des perdrix »
Sans excéder la seconde quinzaine de la première lune
Je me souviens qu’hier dans les rues d’avance j’en savourais le moment,
Les saules sont chiches, les pruniers petits, ils n’ont pas ouvert les
voies de la perception.
Mais ce soir je me suis trouvé tout joyeux de me promener au couchant,
Pourtant par crainte de la fraîcheur du PRINTEMPS, j’ai refermé le
battant.
Les persiennes sereines,
La lune chute,
Aux sentiments passés seule convient l’ode de “ La Capitale Écarlate au PRINTEMPS “
Des lotus la silhouette s’assombrit après minuit,
Allongé j’entends les belles d’a côté qui reviennent rire et bavarder.
Jiāng Kuí
1152 – 1220
Sur l’air de
« Délivrer des chaînes »
L’oie sauvage esseulée
Sur l’espace du fleuve Chu le soir,
Frustrée d'être du vol par mille liens,
Jusqu’au délire affolée de l’exil,
Elle se tourne vers son reflet,
tentant de descendre dans la mare glaciale,
Tandis que nettoyant les berges, balayant les herbes desséchées
Les eaux étalent le ciel vers le lointain.
J’écris sans parvenir à terminer mes lettres,
Je ne parviens à expédier d'amitié qu’une étincelle.
Je crois bien que l’indolence m’a fait négliger,
Sous les lambeaux de feutre enveloppés de neige,
De mes amis l’intimité du coeur.
Qui consolera le voyageur dans sa mélancolie jour après jour?
Vaine devant les grandes Portes à la dérobée dans la nuit
La rancoeur d’entendre jouer la cithare de brocard.
Mes compagnons me manquent,
je reste à bivouaquer dans les fleurs de roseaux.
Pourtant le souvenir me revient qu’avant le PRINTEMPS
Je devais revenir du chemin de l’exil.
Sous la plui du couchant tandis qu’on s’interpelle
Je crains de revoir surgir le défilé de Jade.
Ne retenons pas notre joie de voir revenir un couple d’hirondelles
par les stores peints à demi enroulés.
Zhāng Yán
1248 - 1320
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