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MÈRE

Foto del escritor: デイジーデイジー

Ma mère adorait voyager. Elle allait d’Espagne en Angleterre ; de Londres à Paris ; de Paris à Berlin. De là, à Christiania ; puis revenait m’embrasser et repartait pour la Hollande, son pays natal.

Elle envoyait à ma nourrice : des vêtements pour elle, et des gâteaux pour moi.

Elle écrivait à une de mes tantes : « Veille sur la petite Sarah, je reviendrai dans un mois. »

Elle écrivait à une autre de ses sœurs, un mois après : « Va voir l’enfant chez sa nourrice, je reviens dans quinze jours. »

Ma mère avait dix-neuf ans, j’en avais trois ; et mes tantes avaient : l’une dix-sept ans, l’autre vingt ans. Une autre avait quinze ans, et l’aînée vingt-huit ans ; mais cette dernière habitait la Martinique et avait déjà six enfants.

Ma grand’mère était aveugle. Mon grand-père était mort ; et mon père était en Chine depuis deux ans. Pourquoi ? Je n’en sais rien.

Mes jeunes tantes promettaient de venir me voir, et ne tenaient guère leur parole. Ma nourrice était bretonne et habitait près de Quimperlé une petite maison blanche, au toit de chaume très bas, sur lequel poussaient des giroflées sauvages.


Ma double vie

Sarah Bernhardt

1844-1923



Mamma Roma

Anna Magnani

1908-1973


Mamma

Enrico Caruso

1908-1973


A ma mère

Madame Élisabeth-Zélie de Banville


Ô ma mère, ce sont nos mères

Dont les sourires triomphants

Bercent nos premières chimères

Dans nos premiers berceaux d’enfants.


Donc reçois, comme une promesse,

Ce livre où coulent de mes vers

Tous les espoirs de ma jeunesse,

Comme l’eau des lys entr’ouverts !


Reçois ce livre, qui peut-être

Sera muet pour l’avenir,

Mais où tu verras apparaître

Le vague et lointain souvenir


De mon enfance dépensée

Dans un rêve triste ou moqueur,

Fou, car il contient ma pensée,

Chaste, car il contient mon cœur


Théodore de Banville


I'll always love my mama

The Intruders

1973


Envoi


Ma mère, ainsi j'aurai fui tout réseau,

N'étant valet, seigneur ni damoiseau.

(Que de ce mal jamais je ne guérisse !)

J'aurai vécu libre comme un oiseau,

Tu le sais, toi, ma mère et ma nourrice.


Ballade à Madame Élisabeth Zélie de Banville

Théodore de Banville

1823 -1891


Mother' S Day In Decin Czechoslovakia

1948





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