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¡ AY DE MI ALHAMA !

Foto del escritor: デイジーデイジー


LE LAURIER DU GENERALIFE


Dans le Generalife, il est un laurier-rose,

Gai comme la victoire, heureux comme l'amour.

Un jet d'eau, son voisin, l'enrichit et l'arrose ;

Une perle reluit dans chaque fleur éclose,

Et le frais émail vert se rit des feux du jour.


Il rougit dans l'azur comme une jeune fille ;

Ses fleurs, qui semblent vivre, ont des teintes de chair.

On dirait, à le voir sous l'onde qui scintille,

Une odalisque nue attendant qu'on l'habille,

Cheveux en pleurs, au bord du bassin au flot clair.


Ce laurier, je l'aimais d'une amour sans pareille ;

Chaque soir, près de lui, j'allais me reposer ;

A l'une de ses fleurs, bouche humide et vermeille,

Je suspendais ma lèvre, et parfois, ô merveille !

J'ai cru sentir la fleur me rendre mon baiser…


Enfant, pourquoi tant de parure,

Sur ton sein ces rouges colliers,

Ta clef d’argent à ta ceinture,

Ces beaux rubans à tes souliers ?


Théophile Gautier


Gustavo Bacarisas

1872 - 1971

EL JARDÍN NEGRO

Es noche. La inmensa

palabra es silencio...

Hay entre los árboles

un grave misterio...

El sonido duerme,

el color se ha muerto.

La fuente está loca,

y mudo está el eco.

¿Te acuerdas?... En vano

quisimos saberlo...

¡Qué raro! ¡Qué oscuro!

¡Aún crispa mis nervios,

pasando ahora mismo

tan sólo el recuerdo,

como si rozado

me hubiera un momento

el ala peluda

de horrible murciélago!...

Ven, ¡mi amada! Inclina

tu frente en mi pecho;

cerremos los ojos;

no oigamos, callemos...

¡Como dos chiquillos

que tiemblan de miedo!

La luna aparece,

las nubes rompiendo...

La luna y la estatua

se dan un gran beso.

Manuel Machado

1874 - 1947



« La neige fond sur la montagne,

L’œil bleu du PRINTEMPS nous sourit :

Je veux aller à la campagne

Savoir si le jasmin fleurit. »


Pour moi ni PRINTEMPS ni campagne,

Pour moi pas de jasmin en fleur ;

Car une peine m’accompagne,

Car un chagrin me tient au cœur.


Grenade.


Ay De Mi Alhambra

Manolo Escobar

EL SUSPIRO DEL MORO


LE SOUPIR DU MORE


Ce cavalier qui court vers la montagne,

Inquiet, pâle au moindre bruit,

C’est Boabdil, roi des Mores d’Espagne,

Qui pouvait mourir, et qui fuit !


Aux Espagnols Grenade s’est rendue ;

La croix remplace le croissant,

Et Boabdil pour sa ville perdue

N’a que des pleurs et pas de sang…


Sur un rocher nommé Soupir-du-More,

Avant d’entrer dans la sierra,

Le fugitif s’assit, pour voir encore

De loin Grenade et l’Alhambra :


« Hier, dit-il, j’étais calife ;

Comme un Dieu vivant adoré,

Je passais du Généralife

À l’Alhambra peint et doré !

J’avais, loin des regards profanes,

Des bassins aux flots diaphanes

Où se baignaient trois cents sultanes ;


Mon nom partout jetait l’effroi !

Hélas ! ma puissance est détruite ;

Ma vaillante armée est en fuite,

Et je m’en vais sans autre suite

Que mon ombre derrière moi !


« Fondez, mes yeux, fondez en larmes !

Soupirs profonds venus du cœur,

Soulevez l’acier de mes armes :

Le Dieu des chrétiens est vainqueur !

Je pars ! adieu, beau ciel d’Espagne,

Darro, Jénil, verte campagne,

Neige rose de la montagne !

Adieu, Grenade, mes amours !

Riant Alhambra, tours vermeilles,

Frais jardins remplis de merveilles,

Dans mes rêves et dans mes veilles,

Absent, je vous verrai toujours ! »


Sierra d’Elvire, 1844.

Théophile Gautier

1811 - 1872


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