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L’arrivée de la lettre d’amour - La lecture de la lettre
Anna Dorothea Therbusch
1721-1782
L’Orient en vient ainsi à constituer l’espace emblématique d’une nouvelle forme de correspondance : les échanges s’y opèrent en silence – « Il fait un silence absolu» ;
« puis rien, du vent, et le silence »
Flaubert lettre à sa mère, 14 février 1850
LES LETTRES D'ORIENT
À LOUISE COLET
Croisset, 3 avril 1852
Samedi. – 4 h
Je ne sais si c’est le PRINTEMPS, mais je suis prodigieusement de mauvaise humeur. J’ai les nerfs agacés, comme des fils de laiton. - Je suis en rage sans savoir de quoi. C’est mon roman peut-être qui en est la cause. – Ça ne va pas. Ça ne marche pas. Je suis plus lassé que si je roulais des montagnes. J’ai dans des moments, envie de pleurer - il faut une volonté surhumaine pour écrire. Et je ne suis qu’un homme. - Il me semble quelque fois que j’ai besoin de dormir pendant six mois de suite. Ah ! de quel œil désespéré je les regarde les sommets de ces montagnes où mon désir voudrait monter.
Sais-tu dans huit jours combien j’aurai fait de pages, depuis mon retour de pays – 20 – Vingt pages en un mois, et en travaillant chaque jour au moins 7 heures. – Et la fin de tout cela ? Le résultat ? Des amertumes, des humiliations internes – Rien pour se soutenir que la férocité d’une Fantaisie indomptable. Mais je vieillis et la vie est courte.
Ce que tu as remarqué dans La Bretagne est aussi ce que j’y aime le mieux. - Une des choses dont je fais le plus de cas, c’est mon résumé d’archéologie celtique et qui en est véritablement une exposition complète, en même temps que la critique. - La difficulté de ce livre consistait dans les transitions et à faire un tout d’une foule de choses disparates. - Il m’a donné beaucoup de mal. – C’est la première chose que j'ai écrite péniblement. ( – je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s’arrêtera. – je ne suis pas un inspiré, tant s’en faut). Mais je suis complètement de ton avis quant aux plaisanteries, vulgarités etc, elles abondent. - Le sujet y était pour beaucoup. Songe ce que c’est que d’écrire un voyage où l’on a pris le parti d’avance de tout raconter – Que je t’embrasse à pleins bras, sur les deux joues, sur le cœur, pr quelque chose qui t’a échappé et qui m’a flatté profondément : tu ne trouves pas La Bretagne une chose assez hors ligne pour être montrée à Gautier, et tu voudrais que la première impression qu’il eût de moi fût violente. – Il faut mieux s’abstenir. – Tu me rappelles à l’orgueil – merci
Nous passons quelquefois des jours entiers, Max[ime] et moi, sans éprouver le besoin d’ouvrir la bouche. Après quoi nous faisons le sheik. »
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Gustave Flaubert
1821-1880
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Going to Cairo
Elizabeth Walton
Sheik of Araby 1921
Albenga, le 18 germinal
Je reçois une lettre que tu interromps pour aller, dis-tu, à la campagne ; et, après cela, tu te donnes le ton d'être jalouse de moi, qui suis ici accablé d'affaires et de fatigue. Ah ! ma bonne amie !...
Il est vrai que j'ai tort. Dans le PRINTEMPS, la campagne est belle ; et puis, l'amant de 19 ans s'y trouvait sans doute. Le moyen de perdre un instant de plus à écrire à celui qui, éloigné de 300 lieues de toi, ne vit, ne jouit, n'existe que pour ton souvenir, qui lit tes lettres comme on dévore, après 6 heures de chasse, les mets que l'on aime.
Je ne suis pas content. Ta dernière lettre est froide comme l'amitié. Je n’y ait pas trouvé ce feu qui allume tes regards, et que j'ai cru quelque fois y voir. Mais quelle est ma bizarrerie !
J'ai trouvé que tes lettres précédentes oppressaient trop mon âme ; la révolution qu'elles produisaient attaquait mon repos, et asservissait mes sens.
Je désirais des lettres plus froides ; mais elles me donnent le glacé de la mort. La crainte de ne pas être aimé de Joséphine, l'idée de la voir inconstante, de la... Mais je me forge des peines. Il en est tant de réel ! Faut-il encore s'en fabriquer !!! Tu ne peux m'avoir inspiré un amour sans bornes, sans le partager ; et avec ton âme, ta pensée et ta raison, l'on ne peut pas, en retour de l'abandon et du dévouement, donner en échange le coup de la mort.
J'ai reçu la lettre de madame de Châteaurenaud. J'ai écrit au ministre pour (illisible). J'écrirai demain à la première ? à qui tu feras des compliments d'usage. Amitié vraie à madame Tallien et Barras.
Tu ne me parles pas de ton vilain estomac ; je le déteste. Adieu, jusqu'à demain, mio dolce amor. Un souvenir de mon unique femme, et une victoire du destin : voilà mes souhaits. Un souvenir unique, entier, digne de celui qui pense à toi et à tous les instants.
Mon frère est ici ; il a appris mon mariage avec plaisir ; il brûle de l'envie de te connaître. Je cherche à le décider de venir à Paris. Sa femme est accouché ; elle a fait une fille. Il t'envoie pour présent une boîte de bonbons de Gênes. Tu recevras des oranges, des parfums et de l'eau de fleurs d'oranger que je t'envoi.
Junot, Murat te présentent leur respect.
Un baiser plus bas, plus bas que le sein.
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Napoléon Bonaparte
1769 - 1821
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Hay algo indeciblemente conmovedor en la naturaleza de nuestro Petersburgo cuando llega la PRIMAVERA y, de pronto, muestra todo su poder, todas las fuerzas con las que le ha agraciado el cielo, se guarnece con vegetación, se emperejila, las flores se visten de tonalidades… De alguna manera me recuerda involuntariamente a esa muchacha marchita y delicada a la que a veces mira con pena, a veces con cierto amor compasivo, otras simplemente no repara en ella, pero que en un instante y como de improviso se vuelve indecible y maravillosamente bella, y usted, atónito, sin querer se pregunta: ¿Qué fuerza ha hecho brillar con tal luz esos ojos tristes, pensativos? ¿Qué hizo subir la sangre a esas mejillas pálidas, delgadas? ¿Qué bañó con pasión esos tiernos rasgos? ¿Por qué se hinchó ese pecho? ¿Qué despertó?
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Fiódor Dostoyevski
1821 - 1881
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WIDMUNG / DEDICATORIA
No os escribo cartas,
pero no me costaría morir con vosotros.
Descenderíamos por las lunas,
el primer descanso aún tendría lugar
con los corazones de lana,
el segundo nos encontraría con lobos
y matas de frambuesa
y el fuego que no alivia, en el
tercero yo ya estaría
en vuestro cielo con vosotros
a través de delgadas nubes cayendo
con sus exiguos musgos
y abundancia de estrellas
que cruzamos tan fácilmente.
Ilse Aichinger
1921 - 2016
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