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MÉDITER LE BALANCEMENT

Foto del escritor: デイジーデイジー

Sur la balancoire 

Adolphe Thomas Joseph Monticelli

1824-1886


Dimension qui distend, qui augmente, qui en largeur s'étend, m'étend. Qu'est-ce qui arrive, qui dérive, musique qui me bague, qui me baigne. La tête pleine d'aubes, j'avance poussant des portes sans battants.


Plus de lassitudes. Arc-en-ciel des merveilles. C'est si beau le renouveau ; le matin pense de partout. 

Est ce possible? Est ce vrai? Le mal, l'inquiétant, l'interminable mal, une nappe, une invisible nappe l'a fait disparaître.


Félicité! Je n'ai plus à descendre.

Arrivée. Une nouvelle arrivée. Le fleuve des arrivées s'écoule. Il n'y a plus que des arrivées.


La balançoire

Henri Michaux


CONSEIL AU SUJET DES PINS


Un bruit monotone ne calme pas nécessairement.

Une foreuse ne calme personne, sauf peut-être le contremaître.

Néanmoins, c'est dans les bruits monotones que vous avez le plus de chance de trouver le calme.


Ce qu'il y a d'agréable dans le bruit du vent soufflant sur une forêt de pins,

c'est que ce bruit n'a aucune arête, il est rond. Mais il n'a rien de glauque.

(Ou bien calme-t-il parce qu'il nous induit à imaginer un être considérable et débonnaire, incapable de sortir absolument de ses gonds?)


Cependant, il ne faut pas trop regarder la cime des pins secoués par grand vent. Car si l'on venait à s'imaginer assis sur leur faîte, dans un tel balancement, l'on pourrait et bien plus naturellement que se trouvant sur une balançoire ou dans un ascenseur, à cause de ce bizarre et superbe mouvement là-haut, se sentir emporté, et, quoique s'efforçant de ne pas y songer, bien éloigné pour sûr de vouloir méditer ce balancement, on en est sans cesse occupé, on se sent toujours au sommet vacillant d'un pin, on ne peut plus redescendre à terre.


Henri Michaux

1899-1984

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